HtmlToText
apprendre à regarder un image pour ne pas se laisser manipuler. chroniques de christophe flubacher 18 décembre 2007 mes chroniques sur espace 2 sont terminées. ainsi les liens qui permettaient d’écouter lesdites chroniques telles que la radio suisse romande les avait diffusées sont dorénavant rompus. il n’est donc plus possible de cliquer sur le lien www.rsr.ch je continuerai néanmoins à alimenter ce blog. mes publications: après « j’en ferais autant! » (neuchâtel, ides & calendes, 1997), « les peintres en valais 1850-1950′, paru en france sous le titre « peintures alpestres », (lausanne, editions favre, 2003) et « les peintres vaudois 1850-1950′ (lausanne, editions favre, 2008), je suis heureux de vous annoncer la parution de mon dernier livre, « les peintres genevois 1750-1950′ (lausanne, editions favre, 2009). ces cinq livres sont disponibles en librairie. posté dans culture de l'image | 12 commentaires » suicide de fx alias françois-xavier leuridan: le droit de s’en foutre 21 août 2011 il y a quelques jours, une petite radio locale française organisait dans sa ville un micro-trottoir sur le suicide de fx, alias françois-xavier leuridan, ex-star des émissions phares de tf1, secret story et carré viiiip . en gros, il s’agissait de recueillir la réaction du commun des mortels et, j’imagine, son émotion à vif en regard de ce drame. or voilà que l’animateur radio m’apostrophe et me tend le micro. je lui dis qu’entre le suicide de primo levi et celui de fx, il y a deux poids deux mesures. d’un côté, la mort d’un homme dont la barbarie humaine a finalement épuisé la volonté de vivre. son suicide nous est un enseignement terrible. il nous signifie qu’au-delà d’un certain seuil d’ignominie — ignominie des bourreaux, mais aussi ignominie des victimes prêtes à tout pour survivre —, il n’y a rien qui puisse nous retenir, ni la gloire littéraire ni le statut de grand témoin de l’histoire. de l’autre côté, la mort d’un abruti qui a choisi le raccourci des paillettes mensongères de la téléréalité pour se sentir exister et que l’ombre menaçante du retour à l’anonymat, avec obligation de donner un sens à sa vie en la construisant, a terrassé. enregistré en différé, le micro-trottoir passa le soir même à l’antenne. sans mon commentaire… posté dans information & analyse | aucun commentaire » ecal: les mickeys du design romand 21 février 2010 album : ici on ne veut pas de gens qui sachent dessiner! formatés à l'ecole cantonale d'art de lausanne, nos jeunes designers romands se distinguent par l'indigence et l'insipidité de leur production. parce qu'à l'ecal, on leur demande en premier lieu d'oublier tout ce qu'ils ont appris auparavant. 4 images voir l'album cela s’est passé la semaine dernière. une jeune lycéenne ou gymnasienne lausannoise, brillante étudiante en histoire de l’art et douée tant en dessin qu’en photographie – je suis son prof d’histoire de l’art – s’est présentée à l’ecal – ecole cantonale d’art de lausanne & haute ecole d’art et de design -, afin d’apporter une légère modification à son dossier de candidature, un dossier déposé dans les délais. cette jeune fille espère en effet suivre l’ecal qui jouit dans le monde d’une réputation flatteuse. un prof l’a donc conduite dans la salle où sont stockés les dossiers de candidature et, pendant qu’elle apportait sa petite retouche, il s’est avisé d’un dessin au crayon exécuté par elle, un dessin qui met en valeur, outre sa sensibilité, une indéniable virtuosité. il s’est alors exclamé: « ici, on ne veut pas de gens qui sachent dessiner! » la gratuité, le mépris, la faconde et l’imbécilité du propos sont incommensurables. ils ressortissent à cette philosophie supérieurement idiote qui veut qu’on doit tout oublier en entrant à l’ecal; que les cours antérieurs, nécessairement, formatent négativement des étudiants qu’il faut javelliser si l’on veut en faire quelque chose; qu’à l’instar du phoenix, il faut mourir à soi-même pour renaître à l’ecal; que l’ecal est tout et qu’hors de l’ecal il n’est rien. il y a quelques années, des étudiants sortis de cette maison avaient exposé leur travaux au musée de design et d’art contemporain de lausanne. l’insipidité de leurs présentations y était symptomatique de cette philosophie de la lobotomie culturelle et manuelle. je me permets de vous resservir l’article que j’avais écrit parce qu’il recouvre une indéniable actualité: « on ne sait pas qui du mudac (musée de design et d’art contemporain de lausanne) ou de l’ecal (ecole cantonale d’art de lausanne) avait été le plus grotesque dans cette histoire. l’un, pour avoir exposé douze travaux insipides; l’autre, pour avoir formaté les douze cornichons qui les ont crées. invités à repenser le décor urbain, de jeunes designers romands ont en effet commis des prototypes dont la bêtise le dispute à la gratuité : un miroir pour fontaine ; un garde-fou transformé en colifichet; une chaise en acier thermolaqué la plus incommode et la plus inconfortable de toute l’histoire de l’humanité, sans oublier une plaque d’égout stylisée par où ce fatras indigne ira se déverser. la clé de ce gâchis se trouve dans la démarche suivie par les auteurs qui « ont laissé libre cours à leur imagination pour égayer le quotidien. » le design contemporain ne se pense plus, il égaie. il est cette part d’inutile qui se surajoute à l’utile, comme le gratuit s’invite au milieu de la presse payante. le design romand relève du tape-à-l’oeil qui est à la vue ce que le tapage nocturne est à l’oreille. oubliée la leçon de piet mondrian dont l’austérité et la simplicité galvanisèrent le design du vingtième siècle. dans sa « composition » de 1922, le peintre avait organisé sa toile autour des trois couleurs primitives et du carré. du mélange entre le rouge, le bleu et le jaune naissent le vert, l’orange et le violet dont les combinaisons engendrent la gamme infinie de la sphère chromatique. de même si l’on segmente le carré, il donne naissance à deux rectangles. disposés perpendiculairement, ceux-ci forment une croix dont la rotation génère le cercle et ainsi l’infinie variété des formes de la nature prend son envol. humblement, mondrian avait peint la matière première de la création, la soupe primitive nécessaire à la formation de l’univers. or cette œuvre élémentaire inspira le design de l’oréal, de la vie claire, du mobilier, du prêt-à-porter et jusqu’à yves saint-laurent. nos jeunes designers romands, par contre, devraient bien vite tomber dans un grand trou de mémoire. » posté dans information & analyse | 2 commentaires » plonger dans la viscosité du monde: l’art pétrolifère 17 janvier 2010 album : tabatière cachettée au goudron, 2006 une oeuvre de la série noir désir de jérôme rudin. 1 image voir l'album il n’est pas innocent l’artiste qui se sert du pétrole comme d’un matériau propice à la création artistique. il sait ce qu’il fait, il sait où il va. il n’ignore pas qu’il convoque sur la toile une part de la misère du monde, avec ses haines et ses rivalités, avec son lot de guerres économiques et de marées noires. il n’ignore pas qu’il trempe sa peinture dans le consumérisme avide de nos sociétés occidentales, dont dix épuisent à elles seules les deux tiers de la production mondiale. il n’ignore pas l’angoisse permanente qu’éprouvent les nations dépourvues de cette huile minérale et, conséquemment, le ressentiment parfois violent véhiculé à l’encontre de ces peuples du désert, légataires d’une terre d’or noir. « en france, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées », disait une propagande malsaine dont le non-dit, borderline, insinuait que ses heureux propriétaires jouissent, mais ne pensent pas. il sait où il va, l’artiste, quand il appréhende cette sombre matière et en décline les épaisses propriétés. il sait que le pétrole est la métaphore moderne de la peau de chagrin balzacienne. une addiction qui croît cependant que son tarissement inéluctable approche, et, avec lui, l’apocalypse promis par les prévisionnistes taciturnes. et alors qu